Par Rosa Moussaoui, le 31 janvier 2020
D’Alger à Santiago du Chili, de Paris à Beyrouth, les armes de répression se perfectionnent, les doctrines de maintien de l’ordre se transforment et le libéralisme autoritaire parie sur la mutilation.
D’un continent à l’autre, la même image, désarmante : des visages d’hommes et de femmes, l’œil couvert par une main, en solidarité avec des manifestants éborgnés par des balles en caoutchouc tirées à bout portant. Au Liban, la campagne a pris, à la fin du mois de janvier, un tour viral sur les réseaux sociaux, avec ce cri d’alarme : « Arrêtez de viser les yeux ! » Quelques semaines plus tôt, en Algérie, les protestataires défilaient avec un bandeau sur l’œil, pour dire leur indignation devant le sort des blessés, suite de l’article réservée aux abonnés