Entretien avec Arié Alimi, le 7 février 2020
Aux opposants à ses contre-réformes libérales, Emmanuel Macron rétorque qu’ils n’ont qu’à « essayer la dictature ». De l’Élysée à la place Beauvau, on exalte l’usage « légitime » de la violence contre les manifestants et l’on nie vigoureusement le caractère systémique des violences policières. Pendant ce temps, les avocats jettent leurs robes dans les tribunaux, aux pieds de la garde des Sceaux. Arié Alimi n’a pas choisi le droit par vocation : cet avocat de 42 ans s’est pourtant imposé comme une figure de la défense des libertés publiques et du combat contre l’impunité des auteurs de violences policières. C’est ainsi qu’il a défendu la famille de l’étudiant écologiste Rémi Fraisse — tué en 2014 par un tir de grenade —, les lycéens molestés durant la loi Travail, une vingtaine de gilets jaunes ou encore Geneviève Legay — militante d’ATTAC hospitalisée après avoir croisé la route des forces de l’ordre. Il nous reçoit dans son cabinet du XVIIe arrondissement de Paris. Sous nos yeux, prévient-il, une « démocratie autoritaire » prend corps. Lire l’entretien